Agence de presse AhlulBayt (ABNA) : « L’Iran a exigé que l’Allemagne informe le monde de son rôle dans la fourniture d’armes chimiques à l’Irak », a déclaré mardi le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmail Baqai, dans un communiqué publié à l’occasion de l’anniversaire de l’entrée en vigueur de la Convention sur les armes chimiques.
Dans un message publié sur son compte X, le porte-parole iranien a souligné que, pour la nation iranienne, cette journée représente un consensus mondial visant à empêcher la répétition des crimes commis contre les soldats et les civils iraniens par l’usage d’armes chimiques durant la guerre imposée par l’Irak au pays perse dans les années 1980.
« Révéler la vérité est essentiel pour que justice soit rendue. Faire la lumière sur le rôle de ceux qui ont fourni les matériaux et les technologies utilisées dans le programme d’armes chimiques de Saddam reste une question importante à l’ordre du jour du ministère des Affaires étrangères », a-t-il ajouté.
Dans une autre partie de ses déclarations, Baqai a confirmé que « l'exigence de l'Iran demandant à l'Allemagne d'établir un mécanisme pour découvrir la vérité et informer l'opinion publique iranienne et internationale de son rôle dans la production d'armes chimiques de l'Irak va dans ce sens. »
La Convention sur les armes chimiques, célébrée le 29 avril, marque un accomplissement historique en droit international visant à prévenir la prolifération et l’utilisation des armes chimiques.
Pendant les huit années de la guerre imposée par l’Irak à l’Iran (1980-88), le régime de l’ancien dictateur irakien Saddam Hussein a mené au moins 500 attaques à l’armement chimique contre cinq provinces occidentales iraniennes, faisant au moins 10 000 martyrs, y compris des femmes et des enfants, et plus de 107 000 blessés.
Lors de ces attaques inhumaines, une large gamme d’agents chimiques toxiques (y compris le gaz moutarde, les agents neurotoxiques et les agents asphyxiants) a été utilisée contre les Iraniens, certains d’entre eux étant utilisés pour la première fois dans un conflit armé.
Dans l’un des incidents les plus notoires, le régime de Saddam a lancé des bombes de gaz moutarde sur Sardasht, une petite ville de la province iranienne de l’Azerbaïdjan occidental, le 28 juin 1987. L’attaque a tué au moins 119 civils iraniens et en a blessé 8000 autres, laissant certains d’entre eux handicapés de manière permanente. Ce massacre est considéré comme l’une des pires attaques chimiques depuis la fin de la Première Guerre mondiale.
Les pays occidentaux – y compris l’Allemagne, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la France et les États-Unis – ont contribué au programme d’armement chimique du régime irakien à l’époque.
Les entreprises allemandes, en particulier, ont joué un rôle important et documenté dans la fourniture de technologies et de matériaux pour les armes chimiques au régime de Saddam.
Les victimes de ces attaques continuent de souffrir jusqu’à aujourd’hui, et leur situation est aggravée par les sanctions occidentales persistantes qui limitent l’accès aux fournitures et équipements médicaux en Iran.
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